TEXTE : " ELLE EST TOMBEE PAR TERRE"

ELLE EST TOMBÉE PAR TERRE

Elle est tombée par terre… et elle a pleuré…
Fait perler l’encre de cristal sur son visage,
Déposé le voile aux mille et une étoile ;
Le marchand de poussière est passé
Sur ses joues rosées à peines.
Elle est tombée… elle est tombée…
Le ventre creusé dans ses mains,
Le vêtement usé à pitié…
Elle est tombée… elle pleurait….
Mais qui l’entendait ?

En plein cœur névralgique,
Pas si loin de Gueliz,
Les étoffes colorées se frottent à misère,
Les odeurs et les épices ruminent l’air des chants sacrés …
A tombeaux fermés, à tombeaux ouverts…
Les Palais… perceront-ils ce ciel ?
Au centre des jardins,
Au fil d’eau, les fleurs brodent
Des oasis sous le son des violons…
Essuyer la pâleur, balayer les pleurs,
L’ancestral écrin ouvert des parfums et des couleurs,
La sublime hauteur des âmes aux sommets des Atlas,
S’essuyer les pieds sans regarder le bas.
Les traditions Berbères et tant d’autres merveilles,
C’est le souk, c’est les souks sur la place…
La cour des miracles au pays du désert.

Elle est tombée par terre… et elle a pleuré…
Fait perler l’encre de cristal sur son visage,
Déposé le voile aux mille et une étoiles,
Le marchand de poussière est passé
Sur ses joues rosées à peines.
Elle est tombée… elle est tombée…
Le ventre creusé dans ses mains,
Le vêtement usé à pitié …
Elle est tombée… elle pleurait….
Mais qui la voyait ?

En plein cœur de Marrakech,
Dans l’antre de la ville,
La peau tendue des tambours gronde,
Folklore d’entre les nuages, l’ombre des visages…
A tombeaux fermés, à tambours ouverts…
L’homme et le bleu… perceront t’ils ce ciel ?
Au centre de la Médina,
Le maigre espoir dévisagé, englouti dans la masse,
Renaitra peut-être … un nouvel Hivernage ?
Quand seront noyés dans les fontaines,
Le ventre ouvert, sous la complainte usée de la pièce,
Le pied dans le tombeau, peut-être à six pieds sous terre,
Le borgne et le manchot … cèderont le passage au rêve,
Aux légendes des lanternes de verre,
Des tapis volants aux oiseaux d’acier,
Des palmeraies, havre de paix,
A la pauvreté qui coule encore à la source…
Au pays du désert qui s’arrête à nos pieds.

Elle est tombée par terre… et elle a pleuré…
Fait perler l’encre de cristal sur son visage,
Déposé le voile aux mille et une étoiles,
Le marchand de poussière est passé
Sur ses joues rosées à peines.
Elle est tombée… elle a pleuré…
J’étais là… je lui ai tenu la main…
Les gens passaient..
Les gens passent toujours.



K.Roll