Je voudrais... (Poème)

Coucou les Humano'...

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Je voudrais pas partir avant d’avoir découvert le monde,
Je veux jouer à l’explorateur insignifiant,
Je voudrais pas partir avant d’avoir sentit la fragilité de l’homme,
Sentir fleurir la fleur de l’âge dans la forêt du temps,
Je voudrais pas m’en aller sans vous dire au revoir, mes chers stigmates passionnels,
Graver dans la pierre le symbole de l’amour fusionnel,
Je voudrais pas m’en aller sans avoir goûté au Spleen de la fée verte,
Sans avoir levé mon verre à la santé de la flamme et du crépitement du phénix,
Je voudrais pas crever sans avoir traversé les pleines incestueuses des passions interdites,
Sentir vibrer les branches comme l’éternel espoir qui persiste,
Je voudrais pas crever sans vous avoir tiré mon chapeau,
Mes chers bataillons de rêves froissés,
Sans vous avoir parlé de notre puissante dualité,
Je voudrais pas crever sans avoir piraté l’onosphère,
Partager les rêves et l’émotion de la chair,
Je voudrais pas crever sans avoir respiré,
Respiré au moins une fois ce que l’on nomme l’opium du peuple,
Je voudrais pas crever sans avoir laissé une trace en ce monde,
Un gribouillis, une rature, une pensée féconde,
Je voudrais pas disparaître sans avoir aimé pour de vrai,
Je voudrais pas disparaître sans me dire « J’aurais essayé.. »,
A ce qu’on dit du jeu d’aimer, il est moins ruineux de tout perdre que de tricher,
Je voudrais pas disparaître sans avoir touché à la décadence futile,
Sans avoir goûté à toutes ces choses interdites,
Les pêchés capitaux, les parfums capiteux, les fruits gorgés d’empreintes solaires,
La salive des êtres trop mûrs,
Je voudrais pas être dans mon caveau sans avoir gravé mon épitaphe,
Je voudrais pas danser avec les anges sans avoir sentit battre leur cœur,
Je voudrais pas aller en enfer sans jamais y avoir cru,
Je voudrais pas crever sans que les larmes des peuples ne soient tombées en cascades
Dans des gorges serrées,
Je voudrais pas crever avant d’être devenu un vieux rocher aux fissures de jade,
Je voudrais pas crever avant d’avoir pu lancer une ultime tirade,
Je ne voudrais pas de tout ça avant d’avoir connu les chiens noirs du Mexique,
Et les singes étranges dévoreurs de tropiques,
Et les araignées d’argent aux nids truffés de bulles,
Le fond vert de la mer où valsent les brins d’algues sur le sable, et ondule,
L’herbe grillée de Juillet, la terre qui craquelle, l’odeur des conifères, les baisers de la belle,
Les manteaux de bouche ou la crainte de la mort,
Le bon ni le mauvais ne me feraient de peine,
Si je savais que j’en aurais l’étrenne,
Je voudrais pas mourir sans m’être fait montrer du doigt par une foule contestataire,
Je voudrais pas camer sans avoir été l’Etranger de Camus,
Je voudrais pas ne plus être sans avoir tordu l’absurdité du néant,
Je voudrais pas crever sans avoir pris le temps de sentir la fin arriver,
Et de l’avoir dégustée comme une liqueur amère.

Allan.

dis donc.. en fait tu en veux beaucoup de choses la.... je me demande si une petite lettre au pere noel....
joli texte..
a++

Alors moi j'ai adoré les deux derniers vers en particulier :

"Je voudrais pas crever sans avoir pris le temps de sentir la fin arriver,
Et de l’avoir dégustée comme une liqueur amère.
"

Sinon, l'ensemble me plait, le fond aussi mais sur la forme j'ai un peu de mal, trouvant le tout un peu trop lourd à la lecture...
je crois que qu'alléger tout ça porterait ton poème beaucoup plus, car là, la lecture se fait difficile et trop chargée..
mais ce n'est que mon avis perso bien entendu

Bravo Pluto, ravie de te relire en tous cas

Le nouveau Boris vain est arrivvééééé !!!



Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir

Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche

Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...

Du coup, je voudrais savoir moi pourquoi il y a des passages de Boris Vian dans ce texte.

Ca aurait pu passer comme une lettre à La Poste donc je me pose une question : était-ce volontairement "caché" ou était-ce un hommage que je n'aurais pas compris. Il est tard, je n'ai peut-être pas tout saisi.

Pour ce que j'ai vu, ce n'est pas tout le texte qui est copié-collé mais ça me gêne quand même.

Je suis un peu c** de poser cette question puisque si c'était volontairement caché, maintenant qu'Huma a fait le rapprochement, tu ne le dirais pas.

Oublie la, mais si tu pouvais m'explique le pourquoi du comment de ces copier-coller... histoire que je ne me fasse pas une mauvaise idée

Rhoooo !!!

En plus j'avais une sorte de ressenti mémoriel de je ne sais où en le lisant, ça y est je comprends pourquoi !

Pluto ???? qu'est-ce que c'est que ce biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin's ???

moi j'ai rien vu... jamais lu ce passage..

c'est quoi ? déja à 17ANS
passe ton BAC lol
je rigole
Si c'est de toi c'est Bienvenue de toute façon PLUTONIUM on le connait LOL

Bien joué à toi Huma...je pensais pas que tu reconnaîtrais le passage si vite !

Je suis tout simplement fan de Boris Vian depuis plusieurs mois (et St John Perse, mais je ne sais pas si vous voyez qui c'est, je pense que oui), et j'avais vraiment envie d'écrire un texte dans ce genre là...et de réutiliser un passage de son texte que j'ai trouvé absolument magnifique (avec les chiens noirs, les singes, et les araignées).
C'était un hommage, normalement caché, mais ne voyez pas ça comme du plagiat...^^

Le seul vrai "plagiat" que j'ai fais, c'est l'idée globale du poème, mais sinon le reste du poème est de moi...et il est d'ailleurs mis en musique ici :

http://soundcloud.com/plutonium2/je-voudrais-avec-yann-menage

Un hommmmaage donc...

J'en avais fait un aussi avec Kris brankmann, un pote lillois. Avec la vrai voix de Boris vian !

Wow pas mal...

@Pluto
Ces premières lignes de B.Vian ont été souvent à l'origine d'inspiration, un texte qui prend aux trippes !
Approche personnelle pas mal de ta part !

Pour le morceau, j'aidore la zik !


@Huma

Extra ce morceau avec la vrai voix de Boris Vian !
Rythme, fond montage voix, effets c'est donner vie aux mots à nouveau.

Merci Mana^^

Mais Huma..une question me trotine...Boris Vian a réellement clamé ce poème de sa vrai voix?

Oui, c'est sa vrai voix... D'ailleurs je l'imaginais pas comme ça.

Je suis trop surpris, je trouve ce mec tellement énorme, c'est encore mieux qu'il ai une voix énorme !